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Ellen Gallagher

June 5–July 27, 2019
rue de Ponthieu, Paris

Installation view with Ellen Gallagher, Elephantine (2019) Artwork © Ellen Gallagher. Photo: Thomas Lannes

Installation view with Ellen Gallagher, Elephantine (2019)

Artwork © Ellen Gallagher. Photo: Thomas Lannes

Installation view Artwork © Ellen Gallagher. Photo: Charles Duprat

Installation view

Artwork © Ellen Gallagher. Photo: Charles Duprat

Installation view Artwork © Ellen Gallagher. Photo: Charles Duprat

Installation view

Artwork © Ellen Gallagher. Photo: Charles Duprat

Installation view Artwork © Ellen Gallagher. Photo: Charles Duprat

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Artwork © Ellen Gallagher. Photo: Charles Duprat

Works Exhibited

Ellen Gallagher, Ecstatic Draught of Fishes, 2019 Oil, ink, gold leaf, and paper on canvas, 97 ⅝ × 79 ½ inches (248 × 201.9 cm)© Ellen Gallagher. Photo: Thomas Lannes

Ellen Gallagher, Ecstatic Draught of Fishes, 2019

Oil, ink, gold leaf, and paper on canvas, 97 ⅝ × 79 ½ inches (248 × 201.9 cm)
© Ellen Gallagher. Photo: Thomas Lannes

About

The symbolic for me is about carrying and the potential to carry—it’s like magic. So a character like a jellyfish can be made up of several different bodies, can exist at different times—can be a character that’s symbolic.
—Ellen Gallagher

Gagosian is pleased to present Ellen Gallagher’s first solo exhibition in Paris.

Through processes of accretion, erasure, and extraction, Gallagher has invented a densely saturated visual language in which overlapping patterns, motifs, and materials pulse with life. By fusing narrative modes including poetry, film, music, and collage, she recalibrates the tensions between reality and fantasy—unsettling designations of race and nation, art and artifact, and allowing the familiar and the arcane to converge.

In the intricately tessellated Ecstatic Draught of Fishes (2019), Gallagher subverts an art historical lineage that begins with The Miraculous Draught of Fishes (1618–19)—Peter Paul Rubens’s depiction of one of Christ’s miracles—which later served as compositional inspiration for Théodore Géricault’s Raft of the Medusa (1819), showing the gruesome aftermath of a shipwreck off the coast of present-day Mauritania. Géricault’s painting was one of the sources for Slave Ship (1840), the horizonless scene in which J. M. W. Turner confronts the barbaric practice of throwing slaves overboard to lessen a vessel’s weight during a storm. These three paintings seem to have been overlaid and atomized in Gallagher’s intense and delicate work, addressing the relationship between the mercurial sea and intertwined histories of colonialism, slavery, and belief. Myriad spots resembling eyes form a shimmering, amoebic cloud on a background of penmanship paper, while a caryatid headrest from the Congo—another African country brutally colonized by Europeans—acts as a sort of visual anchor.

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Le symbolique, pour moi, réside dans la transmission et la possibilité de transmettre – c’est comme de la magie. C’est ainsi qu’une figure telle qu’une méduse peut être composée de plusieurs corps, peut exister à différents moments – peut être une figure symbolique.
—Ellen Gallagher

Gagosian est heureuse de présenter la première exposition personnelle d’Ellen Gallagher à Paris.

À travers des processus d’accumulation, d’effacement et d’extraction, Gallagher a inventé un langage visuel densément saturé où les dessins, les motifs et les matériaux superposés prennent vie. En faisant fusionner des modes de narration comme la poésie, le cinéma, la musique et le collage, elle repositionne les tensions entre monde réel et imaginaire, perturbant les catégorisations de race et de nation, d’art et d’objet, et permettant au familier et à l’ésotérique de converger.

Dans la fine mosaïque qui compose Ecstatic Draught of Fishes (2019), Gallagher renverse une lignée de l’histoire de l’art qui débute avec La Pêche miraculeuse (1618–19) – la représentation de l’un des miracles du Christ par Pierre Paul Rubens – dont la composition a ensuite inspiré le Radeau de la Méduse de Théodore Géricault (1819), qui décrit les conséquences désastreuses d’un naufrage au large des côtes de la Mauritanie actuelle. L’œuvre de Géricault a été l’une des sources pour Le Négrier (1840), scène dépourvue d’horizon dans laquelle J. M. W. Turner dénonce la pratique barbare consistant à jeter des esclaves par-dessus bord pour alléger le poids d’un navire pendant une tempête. Ces trois tableaux semblent avoir été recouverts et désintégrés dans l’œuvre intense et délicate de Gallagher, mettant en relief la relation entre la mer versatile et les histoires entrecroisées du colonialisme, de l’esclavage et de la foi. Une myriade de taches pareilles à des yeux forme un nuage chatoyant, amibien sur le fond d’un papier à calligraphie, tandis qu’un repose-tête caryatide du Congo – un autre pays africain sauvagement colonisé par les Européens – agit comme une sorte d’ancre visuelle.

Dans la série Watery Ecstatic (2001–), Gallagher invente des formes biomorphiques complexes qu’elle identifie au mythe de Drexciya, un royaume sous-marin peuplé de femmes et d’enfants qui furent les victimes tragiques du commerce d’esclaves transatlantique. Découpant du papier épais dans sa propre version de la gravure sur os de baleines, Gallagher fait preuve d’un sens du contrôle matériel pour rendre les vies post-mortem du Passage du milieu, son vif intérêt donnant naissance à de nouvelles périphéries. L’exposition comprend trois nouvelles œuvres issues de cette série : l’une est une réponse aux portraits de l’artiste hollandais Albert Eckhout (1610–1665), dits “portraits marchands” d’Africains tout juste privés de leur liberté, de peuples indigènes brésiliens et de plantes ; une autre fait référence aux éléphantines, sculptures populaires taillées dans de l’ivoire par les colons belges au Congo ; la troisième est entièrement blanche, composée de visages masqués, de balanes et de créatures hybrides assemblés le long de ce qui semble être un littoral dentelé. Dans deux dessins recto verso de la série Morphia (2008–2012), présentés dans des cabinets en verre et en métal réalisés sur mesure, des représentations d’objets transformés fusionnent avec l’imagerie marine pour créer des palimpsestes transparents ressemblant à des stromas ou à des matières organiques. Muant et se figeant, les motifs microbiens semblent induire une certaine euphorie, un état narcotique suggéré par le titre de la série.

Negroes Battling in a Cave (2016) – quatre peintures noires texturées entièrement constituées de collages sombres issus des magazines afro-américains du milieu du siècle comme Ebony et Sepia – fait référence à la découverte récente d’une blague raciste dans le Black Square (1915) de Kazimir Malevich. En 2015, sous la couche supérieure de peinture, les restaurateurs ont découvert une inscription que Malevich a probablement trouvée dans un tableau réalisé par l’écrivain français Alphonse Allais, Combat de Nègres dans une cave pendant la Nuit (1887). En faisant allusion à cette histoire cachée qui renvoie à la tabula rasa de l’art moderne, Gallagher suggère que la psychose des relations raciales souligne l’histoire même de l’abstraction.