Setsuko

La nature n’a pas besoin de nous, mais nous avons besoin de la nature.
—Setsuko

Gagosian a le plaisir d’annoncer, dans sa galerie de Gstaad, Into Nature, une exposition de nouvelles céramiques et de sculptures en bronze récentes, de peintures et d’œuvres sur papier de Setsuko. L’artiste réside depuis 1977 au Grand Chalet de Rossinière, près de Gstaad, ce qui lui donne la possibilité d’exposer non loin de sa maison suisse. Into Nature s’inscrit dans le prolongement des créations que Setsuko a présentées dans Into the Trees, sa première exposition chez Gagosian Paris en 2019, et Into the Trees II, une exposition individuelle chez Gagosian Rome en 2022.

De nouvelles sculptures en céramique produites dans l’atelier parisien Astier de Villatte, réalisées en terre cuite vernissée d’émail blanc, seront présentées à Gstaad. Setsuko évoque les arbres avec une représentation toute en délicatesse de glands, de fleurs, de feuillages et de fruits, ce qui amplifie le solide enracinement de leurs troncs tout en exprimant une force persistante et une croissance émergeante. Ses œuvres, qui rappellent les céramiques japonaises de l’époque des faïences du Jōmon (de 10 500 à 300 av. J.-C.), se réfèrent aussi au Shintō, religion animiste japonaise, dans laquelle les arbres revêtent une importance symbolique centrale.

La nouvelle sculpture de Setsuko, Le chat et l’oiseau (2023), représente un cerisier en fleurs, métaphore de l’intensité et de la fugacité de la vie, accompagné d’un chat et d’un oiseau, tous deux des symboles récurrents du folklore japonais. Fantaisie de Magnolia (2022), une autre sculpture qui n’a encore jamais été exposée, est la seule œuvre de l’artiste qui combine des éléments en terre cuite et en bronze peint ; les fleurs en terre cuite de la plante émergent d’un nid métallique fait de tiges et de feuilles de couleur vert pâle. Into Nature inclut aussi de nouvelles versions des chandeliers exceptionnels en bronze. Grand Chandelier (grenades) (2023), que Setsuko a créés en grand format et qui sont couverts de feuilles peintes dans deux patines colorées différentes. Ces chandeliers sont exposés en même temps que des candélabres sculpturaux en bronze de plus petite taille ornés de motifs de figues et de vigne.

Une série de peintures et d’œuvres sur papier de Setsuko retrace son évolution artistique depuis les années 1960, lorsqu’elle était basée à Rome, jusqu’à la pandémie du COVID-19. Ces œuvres sont complétées par Paysage d’Italie (2023), une nouvelle étude paysagiste représentant la loggia de son ancienne maison de Montecalvello près de Rome, où elle a vécu avec Balthus. Des travaux récents sur papier montrant des bouquets de fleurs éclatants font aussi partie de l’exposition, de même qu’une sélection de gracieuses natures mortes et de tableaux d’intérieur. Ils apportent intimité et force tranquille aux espaces picturaux plats tout en synthétisant l’esthétique moderniste des traditions japonaises et européennes en une observation contemplative d’objets et de décors familiers.

Dans toutes ses sculptures, Setsuko enrichit des sujets naturels sublimes au moyen de surfaces tactiles luxuriantes en réunissant des éléments à la fois construits et organiques pour dépeindre la symbiose qui existe entre la vie et la mort. Dans ses gouaches et ses aquarelles représentant des natures mortes et des arrangements floraux, des intérieurs et des paysages, Setsuko transmet l’énergie vitale insufflée par les formes naturelles, les objets travaillés et les espaces atmosphériques. En combinant les traditions orientales historiques et les idées occidentales du XXe siècle, Setsuko présente au public une exploration très personnelle et met en scène des objets du quotidien et des êtres vivants de manière à la fois lyrique et précise.

Gagosian publiera prochainement la première monographie de Setsuko en lien avec la galerie, qui retracera en détail le travail de l’artiste depuis les années 1960 jusqu’à nos jours. L’ouvrage comprendra un essai de la romancière Shan Sa.